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Le baptême du christ

Andrea Verrocchio et Léonard / Le Baptême du Christ : 1472-1475 
L’ange sur le bord gauche du tableau a été peint à l’aide d’une technique et d’un style très différent de celui de Verrocchio. La position de l’ange agenouillé renvoie à des motifs de mouvements caractéristiques de Léonard. La rotation du torse contraste avec le mouvement tournant de la tête, le mouvement du coude gauche se prolonge dans la position de l’avant-bras droit. Le personnage, bâti selon une multiplicité de directions, extraordinaire dans sa suavité, son élégance et sa délicatesse autant physique que psychologique, se distingue nettement des autres protagonistes de la scène. Une lumière fluide se répand sur les plis anguleux de son vêtement et sur les ondulations de sa chevelure brillante. En outre, la carnation du visage, soulignée par de douces ombres, est différente de la facture plus dure, que l’on trouve chez Verrocchio. La figure centrale du tableau appelle des observations similaires : le corps du Christ a apparemment été retravaillé ultérieurement à l’huile, de sorte que la carnation semble plus doucement modelée que le corps de Jean Baptiste peint à la détrempe par Verrocchio.  
 
Alors que l’ange et les retouches sur le corps du Christ sont dans une large mesure attribués au pinceau de Léonard, l’ensemble de la composition du retable, ainsi que la plupart des détails, reviennent entièrement à Andrea del Verrocchio.  
L’artiste s’est référé aux descriptions du baptême du Christ que rapportent les Evangiles ( Matth. 3 : 3-17 ; Marc 1 : 9-11 ), mais il est surtout resté fidèle aux conventions picturales. Le Christ a ôté ses vêtements et se tient debout dans le lit pierreux du Jourdain, où il reçoit le baptême des mains de Jean Baptiste arrivant par la droite. La colombe du Saint-Esprit plane au-dessus de lui. Au-delà, on peut reconnaître les mains de Dieu le Père.  
A gauche, un des deux anges tient la tunique du Christ, tandis qu’à l’arrière-plan, un palmier ferme l’espace pictural de manière formelle. Le palmier – ici arbre du paradis, symbole de la Rédemption et de la vie – semble archaïque en raison de sa représentation légèrement schématisée. D’autres éléments pittoresques vont tout à fait à l’encontre de cet archaïsme soulignant le caractère symbolique de l’arbre, leur expression prononcée est l’une des caractéristiques de nombreux tableaux de Léonard. La paysage, qui révèle également plusieurs retouches de la main du jeune maître, se développe avec un grand naturel dans toute la profondeur du tableau. La dernière restauration a restitué au tableau les très fins passages de ton et de lumière sur les marécages comme sur les montagnes hérissées et voilées dans le lointain. Des eaux cristallines balaient les rochers escarpés ; une lumière chaude venue de la gauche se répand presque uniformément sur le groupe de silhouettes au premier plan ; des montagnes crevassées contrastent avec le vaste plan d’eau horizontal, et disparaissent en s’estompant dans le lointain ; directement au-dessus de la ligne d’horizon, le bleu du ciel se transforme en un blanc lumineux.  
 

 

(c) Laurent PETIT - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 29.11.2006
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