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Portait de Ginevra de 'Benci

Portrait de Ginevra de’Benci : 1474-1478  
Ce tableau est le premier point de repère véritable dans l’œuvre picturale de Léonard. C’est en effet le premier tableau de sa main qui puisse être mis en rapport avec une situation documentée.  
Il s’éloigne des représentations conventionnelles de l’atelier de Verrocchio et c’est aussi le premier tableau « profane » peint par l’artiste.  
La caractéristique la plus évidente de ce petit format est l’agencement très serré de l’espace pictural. Ginevra de Benci – amputée de ses mains -, placée près du bord du tableau, est assise devant un buisson de genévrier qui semble ceindre sa tête comme une couronne et s’ouvrant sur un fond de paysage lacustre.  
L’attention portée à l’incidence de la lumière sur les boucles de la coiffure – « l’éclat » - renvoie à l’expérience des portraits dans la peinture flamande, telle qu’elle avait été créée une génération plus tôt par Van Eyck, et popularisée par Hans Memling.  
La tendance au colorisme analytique se combine ici à une vision « atmosphérique » de l’espace.  
Le format du tableau découpé en bas sur le côté, ainsi que la représentation naturaliste du buisson de genévrier et la position du corps rappellent les modèles flamands. Le buste de Ginevra, légèrement en biais, contraste avec sa tête tournée presque entièrement vers le spectateur, de sorte que le personnage présente un certain dynamisme. Le teint pâle et distingué de Ginevra est, selon diverses sources, le fait d’un naturel maladif.  
 
Le buisson de genévrier du plan intermédiaire domine sans aucun doute le portrait de Ginevra, il est bien plus qu’un ornement. En effet, cette plante, comme quelques autres symbolisait la vertu féminine. En outre, le genévrier, en italien « ginepro » se rapporte au nom de Ginevra, représentée ici. Ces allusions se poursuivent dans un agencement complexe sur la face postérieure du tableau également peinte.  
On trouve une imitation de porphyre rouge, des rameaux de lauriers, de genévriers et de palme, rassemblés par un ruban entrelacé sur lequel est inscrit en lettres majuscules « VIRTVTEM FORMA DECORAT » : « La beauté orne la vertu ». l’inscription, les plantes ainsi que l’imitation de marbre soulignent le lien entre la vertu et la beauté. L’imitation du porphyre rouge, très rare et solide illustre la constance de la vertu de Ginevra. Les branches de laurier et de palme sont en rapport avec la devise personnelle de Bernado Bembo, le commanditaire. Le rameau de genévrier, au centre, fait à nouveau allusion à Ginevra et à ses vertus. Le laurier, toujours vert fait référence aux aspirations poétiques de Ginevra, rapportées par Bembo et d’autres littérateurs. La feuille de palme est en outre un symbole traditionnel de vertu.  
L’inscription, si intimement liée aux plantes symboles de vertu, assure le lien entre la beauté et la vertu, lien qui a été autant traité dans la littérature que sur le portrait, où la beauté de la jeune femme est aussi à interpréter comme l’expression de la vertu.  
Ainsi, Léonard lie intimement les faces antérieures et postérieure du tableau autour d’une même thématique.  
 

 

(c) Laurent PETIT - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 29.11.2006
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